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Ch’Lanchron 111-112 à l’ombre des murs de la sucrerie


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L’automne picard doit respirer l’odeur de la betterave sucrière. C’est une constante de chez nous. Mais à Abbeville, 2008 ne ressemble pas aux saisons précédentes. L’une après l’autre, les sucreries picardes ferment leurs portes. Cette année, c’est la " vieille dame " d’Abbeville qui n’a pas remonté campagne.
En septembre 2007, l’annonce de cette décision de fermeture a profondément touché la capitale du Ponthieu. Au-delà des ouvriers et employés, des habitants du faubourg et de nombreux anonymes ont aussi été affectés. Jean-Luc Vigneux, l’auteur picardisant abbevillois, est un enfant du quartier Thuison. Il a été élevé dans le secteur de la râperie. L’an dernier, quand il a entendu l’information sans appel, il a transformé son émotion en projet littéraire. Il entreprenait immédiatement la rédaction de ses souvenirs d’enfance liés à la sucrerie d’Abbeville. Le picard s’est imposé. C’est à l’ombre de ces murs de brique et de béton que Jean-Luc a appris la langue d’ici. Les mots ont naturellement repris leur place dans les images enfouies depuis une quarantaine d’années.

Chol darène saison

L’écriture de " Chol darène saison " (la dernière campagne sucrière) s’est échelonnée de septembre 2007 à juin 2008. Chaque mois, un nouvel épisode a été présenté par Jean-Luc Vigneux à l’occasion d’une séance des Picardisants. La lecture de ce qui n’était alors encore qu’un premier jet de plume, révélait la colère et la nostalgie ressenties par l’auteur. Le titre de chaque nouvel article était un juron picard... " Grosse bettrave ! ", " Du chuque ! " ou l’inévitable " Matcheu d’pulpes " ont ainsi introduit les premiers épisodes du récit. Mais derrière ces invectives, ce sont des moments plus tendres et sensibles qui ont ressurgi.
L’été dernier a été mis à profit pour peaufiner le texte. Des chapitres supplémentaires ont complété la chronique, des illustrations sont venues accompagner le texte, des documents ont étayé certains autres passages. Début octobre, alors en quête de quelque détail, c’est en reporter que Jean-Luc a franchi les grilles de la sucrerie et y a rencontré la poignée des tous derniers employés qui entretiennent une activité sur le site. Ils ont bien volontiers accédé aux demandes de renseignements de cet "étranger" sensibilisé à la disparition de la sucrerie abbevilloise.
L’édition pouvait commencer. Elle allait occuper un double numéro de Ch’Lanchron. Voici qu’il vient d’arriver en kiosques. Derrière une couverture en couleurs du pesage nocturne des camions betteraviers (due au photographe René-François de Fontanges), il renferme le plus long récit jamais publié par la revue : " Chol darène saison ". Un an après l’arrêt des machines, c’est à notre tour de revivre le compte à rebours des derniers jours et heures de la Vieille dame. Jusqu’à ces dernières fumées blanches lâchées le 20 décembre 2007.
Découpé en treize chapitres indépendants, le récit picard nous invite, par exemple, à visiter la sucrerie... d’il y a 40 ans. Mais la mélancolie cède souvent le pas à l’humour. Voici des écoliers qui courent après un charroi de betteraves. Ils grimpent aux ridelles de la remorque, et "muchent" quelques racines envolées sous les hautes herbes d’automne. Ce sera une bonne "raforèe" pour les lapins !

Le cri de la betterave picarde


Connaissez-vous le cri de la betterave picarde ? Il part en fumées quand il est lancé par cette bête énorme qui fuit de toutes parts, qui s’époumone, qui s’essouffle... La sucrerie agonise en bas de la " Côte de la Justice ", pour le coup bien mal nommée.
Avez-vous visité une cathédrale de sucre ? La plus grande d’Europe est à Abbeville. Elle recèle des milliers de tonnes de poudre blanche cristallisée, de celle qu’on use pour la confection du gâteau merveilleux des jours de fêtes. Le souvenir du sucre glace "ratruché" sur place, ou celui du sucre candi offert par le grand-père à "sin piot fiu" font saliver le lecteur.
Auriez-vous deviné que l’aire de stockage des betteraves pouvait devenir une piste de karting en hors saison ?
Combien de jeux d’enfants - ou d’aventures sentimentales - se sont noués et dénoués dans les vapeurs de la saison betteravière ?
Observez la cristallisation d’un grain de sel, pour mieux comprendre celle de son cousin le sucre !
Admirez (tant qu’elle est encore debout...) la haute cheminée de brique qui domine le quartier ! Quel maçon a donc osé défier vertige et pesanteur pour aller poser le dernier rang de briques à son "couplet" au moment de la reconstruction en 1945 ?
La sucrerie impose son rythme à la lecture de " Chol darène saison ". Sa silhouette semble irremplaçable dans le cœur des enfants de Menchecourt-Thuison, qu’ils aient été ou non saisonniers. C’est là que Jean-Luc Vigneux a grandi... Ne lui demandez pas : " Jean-Luc, tin pére i vind ti coér du chuque ? " Il connaît la réponse bien picarde : " Non, il o cangè d’sintimint, achteure i vind du ... " (la rime vous aidera à deviner la fin, si besoin !).

Sur le site du poète Jean Foucault,
vous pouvez lire "Deux rachènes".
C’est une page inédite, écrite en avril 2009
en complément à "L’darène saison" .


Un beau morceau (de sucre !)

Les autres pages de numéro 111-112 de Ch’Lanchron sont également marquées par le thème de la betterave sucrière. Dans son poème " L’chuquerie ", Georges Fidit montre une usine des années 1900, et il raconte la besogne des femmes dans " Les démarieusses ed bettraves " ; la fable de Jacques Dulphy " Chol bétrave et pi ch’radis gris " met en scène des racines qui déplorent le manque d’estime des temps modernes à leur égard ; Ch’Dur et pi ch’Mo commentent la culture des betteraves OGM ; Gaston Vasseur rappelle les restrictions des années d’après-guerre dans deux de ses " Lettes à min cousin Polyte " ; et Arthur Lecointe détaille le travail des arracheurs de betteraves.
La langue picarde apporte avec fidélité ses témoignages à cette page de la culture agricole et ouvrière locale. Elle semble devoir se tourner définitivement en ce début de siècle. Ch’Lanchron 111-112 contribue à en préserver la mémoire.



Ch’Lanchron nº 111-112 :


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30-03-2024
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