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Un texte picard dit par Eugène Chivot à lire et à écouter sur lanchron.fr
Alouétte, gintille alouétte
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Les autres publications en picard d’Eugène Chivot
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Bibliographie française d’Eugène Chivot
• Pourquoi pas ? (roman, 1937)
• Jardin d’enfants (poésie,1967)
• Croisée des chemins (poèmes, 1968)
• Voyage au pays des Humbles (poésie, 1968)
• L’impitoyable conscience (roman, 1969)
• Les mains (poèmes, 1971)
• Enfants du XXème siècle (poésie, 1974)
• La réhabilitation des belles-mères (théâtre, 1936)
• Du rire aux larmes (poésie, 1964)
• Résonnances (poésie, 1966)
• Biographie d’Armel Depoilly (communication, 1989)
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Buvons la « Rinchétte » d’Eugène Chivot
«— Philoméne... Érmets coér eune rinchétte ! » La scène se déroule au « Café du Progrès », dans les années dix-neuf cent dix, d’un temps où l’on comptait cinq autres cafés à Buigny-lès-Gamaches.
Philoméne, c’est la mère du petit Eugène Chivot. Bon élève, son maristér le prépare à une carrière de professeur. Mais l’enfant, curieux et attentif, en plus de leçons et devoirs, écoute aussi la conversation des joueurs de cartes ou de domino. Il retient les caractères de ces picards, chés rédeus, qui animent la rue Caillette, et se chamaillent pour le plaisir de vivre ensemble.
Eugène Chivot enseignera, en effet, plus tard, après la déchirure de la Grande Guerre qui est venue planter un monument aux morts à Buigny, comme partout ailleurs. Maître de physique-chimie, « Ch’Tisse », comme le désignent alors ses futurs innombrables anciens élèves, verra passer des générations de jeunes de l’arrondissement d’Abbeville. Quand les relations se nouent, et que les échanges se multiplient, ce sont autant de semences pour cultiver la mémoire.
La guerre revient. Eugène Chivot est du nombre des prisonniers, qui occupent quatre années durant les alvéoles froides et anonymes des baraques de bois rangées sous les miradors de la « Sibérie Autrichienne ». À sa Libération, il rentre avec ses camarades, et de nouveaux souvenirs.
La vie reprend. À l’heure de la retraite, l’écriture qui le démangeait depuis que monsieur Verlant, son instituteur, lui en avait donné le goût, va occuper une place de choix dans les nombreuses activités d’Eugène Chivot. Ensuite, sous l’influence de Gaston Vasseur, sa plume se tourne vers le picard de son enfance.
En 1972, Eugène Chivot publie « Pur jus », son premier recueil picard, rapidement suivi de « No flipe » en 1978. Les amateurs s’en régalent encore ! « Du toute insanne », en 1983, est lapé par des centaines de lecteurs qui en réclament toujours ! Il était donc grand temps, de regrouper la production des dix dernières années dans un volume que l’on veut maintenant savourer.
La « Rinchétte » est servie !
Ils sont tous là. Les personnages pittoresques observés dans les rues de Gamaches comme ceux du cœur de la Turquie. On savait Eugène Chivot voyageur depuis son séjour à Chicago en 1984, dans un des ghettos noirs de la cité américaine. Aujourd’hui, en voici de nouveaux témoignages, tous plus vivants les uns que les autres. Les Vimeusiens n’ont rien à envier aux conteurs du Caucase ; les réparties entendues dans le café maternel, n’ont d’égales que la malice des habitants du Caire.
La Picardie n’est évidemment pas absente des pensées d’Ugéne éd Boégny-à-Raques. Une anecdote relevée dans la presse locale, une rencontre dans un village autour d’Abbeville, un souvenir personnel, une réflexion dans la conversation, des mots d’enfants rapportés,... ces moments sont enregistrés. Ils seront prétexte à un récit, ou encore source d’inspiration pour des personnages à l’humour toujours pétillant de finesse. Ils sont aussi autant d’occasions de s’exprimer dans cette poésie à laquelle l’auteur nous a habitués dans ses trois précédents recueils.
Tout au fil des deux cents pages du livre, une douzaine de chapitres se succèdent. Là, Zéphyrin Tchutchu rivalise avec un curé rusé. Ici, Guérineu, se fait remarquer au village par son originalité. À Paris, Nénésse cotoie un concierge marseillais... Et c’est avec plaisir que l’on retrouve tous ces récits, qui ont été lus à l’occasion des séances mensuelles des Picardisants du Ponthieu et du Vimeu.
Comment se priver de cette Rinchétte ? Un abondant lexique (plus de 300 mots), un choix d’illustrations inédites (de superbes dessins à la plume de Léon Gillard, réalisés au siècle dernier dans le Vimeu), complètent utilement et agréablement l’ouvrage.
C’est promis : « Os churtchrons aveuc vo Rinchétte, Ugéne ! »
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Table des matières de « Rinchétte »
Présentation (par Jean Leclercq)
Introduction de l’auteur
RINCHÉTTE
Cafè du Progrés »
Boégny-à-raques
À l’intour d’Adville
Durant la djérre
Deux canchons
À pérpos d’Zéphyrin Tchutchu
In luronnant din Gamaches
In voéyage
Louloute, cho’p Pèrisiénne
Histoéres vétchues
In lisant min jornal
Lexique picard-français (5 pages)
Bibliographie de l’auteur
Enregistrements et activités radiophoniques de l’auteur
———— Format 17 cm x 24 cm - Couverture pelliculée, trichromie
Ouvrage illustré de dix dessins à l’encre de Léon Gillard (XIXème siècle) (collection de la Société des Antiquaires de Picardie)
204 pages - 14,00 Euros
Édition originale par « Ch’Lanchron » © 1993
Seconde édition par « Ch’Lanchron » © 1999
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Biographie d’Eugène Chivot
Eugène Chivot est né le 29 mars 1901 à Buigny-lès-Gamaches, dans le Vimeu. Ses parents y tenaient le « Café du Progrès ». Sa mère, Philoméne, sera la doyenne du village. Elle mourut à Abbeville, à l’âge de 103 ans.
Élève de l’école communale, il vénère son maître, M. Verlant, qui l’a présenté à l’École Normale, ce qui a joué un rôle déterminant dans sa carrière.
Trois ans d’École Normale à Rouen, suivis d’une quatrième année d’études supérieures à Caen précédent sa carrière de professeur au Lycée de Rennes en 1924, puis à Abbeville à partir de 1925. Jusqu’en 1965, il enseigne les Sciences Physiques (avec cinq années d’interruption dues à la captivité). De son mariage en 1925 avec Jeanne Desjardin, une picarde, naquirent deux filles Claudine et Francine. Son vieux maître lui a également transmis le virus de la communication par l’écriture. En 1936, sa pièce de théâtre est inscrite au programme du « Poste Parisien ». En 1937, il publie son premier roman. En 1965, il obtient le Premier Prix de poésie française à la Société des Poètes et Artistes de France. En 1968 il obtient le Prix Lamartine pour son recueil « Croisée des Chemins ».
Il a parlé le picard jusqu’à l’âge de 16 ans, et y reprend goût à l’heure de la retraite, grâce à Gaston Vasseur, son maître à penser dans le domaine, qui avait succédé à Buigny-lès-Gamaches au poste de son instituteur. Il est donc présent dès les premières réunions du groupe des Picardisants du Ponthieu et du Vimeu, en 1967.
C’est ainsi qu’à ce contact, il se met à écrire des textes (scènes vécues, histoires, poésie) publiés dans la presse locale, ou dans des recueils (dont le premier est "Pur Jus", en 1972). Ensuite, il signera sa production picarde du surnom Ugéne éd Boégny-à-Raques, en hommage à son village natal.
En 1984, il se rend chez sa fille Francine, à Chicago. Ex-professeur d’anglais à Boulogne-sur-mer, elle a choisi de vivre comme Petite Sœur de Jésus, pauvre parmi les pauvres. Elle partage son travail et sa peine avec la population d’un ghetto de 300 000 noirs. Le récit de ce séjour sera publié en picard sous le titre « Un voéyage point ordinaire in Amérique ». Avec Claudine, la seconde fille, il découvre, voyageur infatigable, d’autres régions du monde (la Turquie, l’Espagne, la Tunisie, l’Allemagne,...).
À la suite de Gaston Vasseur, puis d’Armel Depoilly, il préside à la destinée des « P.P.V. ». Les membres de l’association se retrouvent chaque deuxième mercredi du mois, à Abbeville. Animateur sans relâche, il réalise de méticuleux enregistrements des auteurs présents.
Pendant trois années (1986-1988), il présente une chronique radiophonique sur Fréquence Somme (radio locale abbevilloise), où sont rediffusées les histoires de ses amis picardisants.
Eugène Chivot devait décéder centenaire, le 23 avril 2001. Il fut également vice-président de la Société de Linguistique Picarde, à Amiens.
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