Ch’Lanchron 165-166
Parution : avril 2021
Prix de vente : 8,00 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 165-166
• Édvant d’écmincher (artique) chl’intame à Gadrouille
• Chl’école éd Boégny (ramintuvrie) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Bibiothéque Eugène-Chivot (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Boin temps d’Boégny (rime) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Ch’live i n’est pu si gros artique (adviserie) Jacques DULPHY
• Pour Jean, (artique) Edwige FONTAINE
• Nos tchœurs is ont rtrannè, (mot d’billet) Ch’mot d’échl Agince d’él Région pour éch picard
• À no camarade Jean Leclercq (rime) Roland DUMONT
• Boin courage à tértous (mot d’billet) Bernard WALLET
• Jean Leclercq, él boénetè d’nin rire (artique) Anne MANCAUX
• Ch’est quéqu’un d’grand savoér (mot d’billet) Laurent DELABIE
• À Jean Leclercq, (mot d’billet) France DEVISMES
• Il a follu qu’i prinche chl’autocar (mot d’billet) Jean-Pierre CALAIS
• À Jean (rime libe) Micheline WAQUET
• « No Jean » (artique) Gérard LABITTE
• Min tchoeur désolè (mot d’billet) Julie AUGER
• Jean Leclercq in roue libe au Bourq-éd-Eut (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Ch’voéyage jusqu’à Biéfa (conte) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Éne étude philosophique (adviserie) Jean LECLERCQ
• L’énèe d’éch quérbon (érportage) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Cho’m mare (ramintuvrie) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Din chl’autocar à Jean (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Chl’autocar (binde à dessins) Jean-Bernard ROUSSEL
• Chés guérdins d’Valincienne (proumnade) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Boégny)
• Inne messe éd communion (ramintuvrie) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Ch’est li, Jean (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Avignon (érportage) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Jean pi Jehan (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Din cho’v voéyette (nouvelle) Jean LECLERCQ (pèrlages éd Boégny pi d’Dérgnies)
• À vous d’Vir, achteure ! (artique)
• Britanitchus (értérduisage) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Boégny)
• S’éjuer aveuc éch picard (artique) Jean-Luc VIGNEUX
• Oz a bieu vir… (ju in picard) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Biéfa)
• Érnouvieu 95 (histoére) Jean LECLERCQ (pèrlage éd Boégny)
• Chés belles pages à Jean (évintaire)
• Chés mots à Jean (sinifienches)
• « Bourq-éd-Eut » (dessin) Jean-Bernard ROUSSEL
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Jean Leclercq était connu et reconnu dans tout le domaine linguistique picard. En terre de Hainaut où il résidait (il fut professeur d’anglais, puis principal du collège public d’Aulnoy-lès-Valenciennes), comme à Amiens, à Tournai, en Indiana ou au Québec. Mais c’est évidemment dans le Vimeu et à Abbeville, qu’il était véritablement sur ses terres. Ses terres picardes, naturellement.
Collaborateur de Ch’Lanchron depuis près de 40 années, Jean Leclercq est décédé ce 19 février 2021. Il aurait fêté ses 90 ans en avril. Né à L’Étoile (80) en 1931, Jean Leclercq siégeait encore à la place centrale de la table d’honneur des Picardisants abbevillois en septembre 2020. Il avait rejoint le groupe des Picardisants du Ponthieu et du Vimeu au milieu des années 1980. C’est à compter de cette période qu’il a régulièrement pris sa plume picarde pour coucher sur le papier des dizaines de récits. Des poèmes, tout d’abord, puis des textes en prose.
Les lecteurs de Ch’Lanchron ont infailliblement apprécié ses récits. Imaginés ou autobiographiques, ce sont plus de 50 nouvelles qui ont rempli les colonnes de Ch’Lanchron de leur belle prose picarde, soignée, précise, et limpide.
Un hommage à la mesure de l’écrivain picard
Ch’Lanchron a préparé pour ce printemps 2021 un double numéro intégralement dédié à Jean Leclercq. 36 pages remplies des témoignages des Picardisants et des amateurs de la langue picarde (nous en avons dénombré plus de 15 arrivés spontanément du Vimeu, mais aussi du Ponthieu, d’Amiens, du Hainaut belge ou même encore de Québec).
Une large place est laissée aux textes de Jean Leclercq. Une douzaines d’inédits ont été rassemblés, mêlant les styles littéraires. Souvenir de la petite école et des jeux d’enfance aux premiers jours de la Deuxième guerre mondiale ; exercice de traduction d’un texte classique ; reportage dans une (véritable) mine de charbon du Nord ; promenade au festival de théâtre d’Avignon ou dans les jardins ouvriers de Valenciennes ; vers libres ou poème en alexandrins ; article, jeu littéraire, etc. Aucun genre n’échappait à la maîtrise picarde de Jean Leclercq.
Jean Leclercq, le romancier du picard
Jean Leclercq était devenu sans conteste le pilier du groupe des Picardisants du Ponthieu et du Vimeu, fondé par Gaston Vasseur en 1967. Les linguistes ne s’y sont pas trompés, eux qui sont venus le solliciter pour des entretiens ou des conférences qu’il a volontiers accordés.
Jean Leclercq tenait son parler picard de Buigny-lès-Gamaches, le pays de ses grands-parents paternels ; il s’agit là de ce picard aux R qui roulent dans le pays de sa grande enfance, pendant la guerre qui retenait son père outre Rhin et qui venait de lui enlever sa mère. Son picard était aussi celui de Bienfay, le village maternel ; avec ses sonorités plus claires, remplies de cette malice qu’on appelle « l’esprit picard ».
Un mercredi de 1993, lors d’une séance mensuelle des Picardisants, Jean Leclercq a entamé la lecture d’un long texte qui deviendrait bientôt « Chl’autocar du Bourq-éd-Eut », le premier roman en picard en prose. Il fut publié en 1996 dans la collection éditée par Ch’Lanchron. Ce fut aussitôt un évènement.
Le tournant de la littérature picarde contemporaine
Jean Leclercq a prouvé, il y a maintenant un quart de siècle, que la langue picarde possédait tout d’une « vraie langue », puisque sa littérature proposait désormais des romans à ses lecteurs. « Chl’autocar du Bourq-éd-Eut » marque un tournant dans l’histoire de la littérature picarde. En ce sens, Jean Leclercq est fondateur d’une école littéraire du picard. Jean-Luc Vigneux décrit l’auteur qu’il a beaucoup fréquenté dans un long article : « Ch’est li, Jean ». Nous voyons Jean Leclercq à l’ouvrage, devant sa page blanche. Nous le rencontrons frôlant la frontière et se référant à ses maîtres en littérature (dont Julien Gracq). Nous sommes avec lui dans son autocar, pour un voyage sur les traces du véhicule de Piot Ltchu, le héros de son roman.
Ce numéro double de Ch’Lanchron est à porter au crédit de la bibliographie de Jean Leclercq, tant l’auteur est présent à chacune des pages. La liste des textes publiés par Ch’Lanchron est détaillée en fin de volume, et nous avons hâte en refermant ce beau cahier de nous replonger dans les anciens numéros de la revue, en attendant la publication d’un nouveau livre d’ici quelques années, le temps de recueillir parmi les manuscrits, parfois inachevés, la substance picarde que Jean Leclercq nous a léguée.
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