Ch’Lanchron 127
Parution : juillet 2012
Prix de vente : 6,00 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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La promenade estivale de Ch’Lanchron
Si l’éditorial de ce numéro de Ch’Lanchron nous invite à la réflexion — Gadrouille prenant la pose du célèbre penseur de Rodin, en page 3 — les 40 pages suivantes de cette livraison d’été nous invitent à suivre une longue promenade picarde. Suivons les pas de « Ch’Bis ». Le personnage qui figure en couverture du journal n’est identifié que par ce pseudonyme (ce surpitchet, disent les Picards) et par une localisation approximative dans le nord de l’Oise au début du XXème siècle (ou à la fin du précédent ?). Où nous mène donc ce cheminot venu d’un autre temps ?…
Tout d’abord, nous irons au bord de la ballastière, lieu de mystère et de drame, vers laquelle nous entraine la nouvelle écrite par Jean Leclercq (picard de Buigny-lès-Gamaches).
Écoutez les trois enregistrements des chansons picardes d’André Nattiez
Allons ensuite à la rencontre d’un personnage amiénois haut en couleur : « Tchot Nat ». Autrement dit, André Nattiez (1887-1954), comédien, artiste et chanteur a laissé un souvenir vivace au pays des connaisseurs de la langue picarde. En effet, Nattiez fut l’un des précurseurs des enregistrements de chansons picardes, en gravant quelques uns des tous premiers disques 78 tours chez Pathé. Les documents sonores ont plus de 80 ans d’âge : ils remontent à 1932 ! Le chanteur était représentant-vendeur de vins de Champagne (ce qui lui valu beaucoup d’amitiés !). Il était également un acteur réputé du théâtre amateur de « La jeune comédie », troupe qui connut de belles heures de gloire internationale. Outre ce dossier complet qui est présenté sur trois pages du journal, avec documents photographiques et anecdotes d’époque issues des documents de la famille de Nattiez, Ch’Lanchron a le grand honneur de donner accès sur son site aux enregistrements de leur grand-père. Les héritiers d’André Nattiez ont autorisé ainsi l’exhumation et la numérisation de trois chansons, parmi les plus célèbres du répertoire traditionnel. Retrouvez Grand-mére à poussiére, In rvenant d’chez Barnum et Chl’araignée en accès libre et gratuit, à écouter et à lire (avec la traduction en français).
Choisissez : le picard dans le registre de Tintin ou dans celui de Maria Callas ?
Notre voyage estival se poursuit avec Jean-Louis Tétart. Sa nouvelle est intitulée « Odjectif leune ». Elle a reçu le Premier prix de la « Nouvelle en picard » à Péronne en 2006 , gage de la qualité littéraire et néanmoins humoristique de la production du Saint-Quentinois. Décollage immédiat pour tous les voyageurs qui suivront cet objectif qui fourmille d’imagination !
Autre prix littéraire, celui obtenu par Micheline Waquet (d’Ailly-le-Haut-Clocher, 80) en mai 2012. Avec « L’forche d’euch destin » l’auteure nous plonge dans une fiction poignante. S’entrecroisent ici le secret de famille non révélé d’une naissance non désirée avec une enfance guidée vers la culture musicale. La rencontre du chef d’orchestre avec un vieux spectateur arrive en point d’orgue d’un récit où la langue picarde exprime des sentiments rarement rencontrés dans les textes contemporains. Ch’Lanchron s’est fait un devoir de publier sans tarder cette pièce dont la partition fredonne au fil de cinq pages
Articles, reportages photographiques, jeux littéraires, documents (dont un texte retrouvé qui fut écrit vers 1870 à Breteuil, Oise) chroniques… ce numéro de Ch’Lanchron est une perpétuelle invitation à la distraction. N’en manquez pas une seule étape, notamment cette bande dessinée signée par Jean-Bernard Roussel « Un mille éd vaques » qui allie l’actualité environnementale à la réalité du regard picard. Un régal de bon sens ! Notre promenade serait déjà finie ?… Non : Ch’Lanchron revient dans trois mois !
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