Ch’Lanchron 134
Parution : juillet 2014
Prix de vente : 3,50 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 134
• Édvant d’écmincher (éditorial)
• Priére éd chés abes (vers libres, par Edwige Fontaine)
• Din chés planétes : Ch’Vavèr, Ch’Ion, Chol Vièrge (horoscope picard)
• Alphonsine pi s’périntaille (lettre d’amour, par Anne Mancaux)
• Ch’prix 2014 (résulats du prix de littérature picarde 2014, par Jean-Luc Vigneux)
• Ah, chés cabinets ! (rubrique VIR, par Jean-Paul Champion)
• Ch’est un tchot tchuin (rubrique VIR, par Patrice Damay)
• Huche vérde freumèe (rubrique VIR, par Jean-Luc Vigneux)
• Tchien maouais (rubrique VIR, par Jean-Luc Vigneux)
• Din chés tons vérts d’un potuis couvért (rubrique VIR, par Jean-Luc Vigneux)
• Rodrigue, t’os ti du tchœur ? (rubrique VIR, par Jean-Luc Vigneux)
• Ch’est ti l’niche à Médor ? (rubrique VIR, par Roland Dumont)
• Chés deux « contes à rire » (article)
• La batelière délurée (conte traditionnel retrouvé, par No Pcho)
• Nous, chés éfants d’édvant la djerre… (bande dessinée, par Jean-Bernard Roussel et Alain Vigneux)
• N’impéque… qu’i feut l’foaire (notes de lecture, par Micheline Waquet)
• In rvénant à chés diminches (dictons, par Jean Wattelet Rosati)
• Os ons rtrouvè Ch’Bis ! (article, par Jean-Luc Vigneux)
• Trop pérleu (histoire humoristique, par Jehan Vasseur)
• Chu Catieu éd Poérionville (reportage photographique, par Alain Wiernicki)
• Liries (chronique littéraire et revue de presse, par Jean-Luc Vigneux)
• À vous d’VIR, achteure ! (photographie du prochain jeu « VIR »)
• « Vlo midi qu’i sonne ! » (souvenirs, par Jean-Paul Champion)
• Molimont-in-Champagne (humour, par Jean-Bernard Roussel)
• Quate bréves éd Picardie (histoires humoristiques, par Roland Dumont)
• Un pichon din ch’boco (Clognon de Gadrouille)
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La nouvelle photographie du jeu littéraire
est en ligne sur le site de Ch’Lanchron
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L’amour du picard
L’actualité a guidé la plume de l’éditorialiste de Ch’Lanchron 134. Inévitablement, la question pendante du redécoupage des régions n’a pu échapper aux Picards, qui verront (peut-être) leur région accolée à leur voisine : la Champagne-Ardenne. Gadrouille, la mascotte du trimestriel commente : « Qu’éj fuche rachuchonnè à ch’Nord, à chés Neurmands, à chés Champagnes, o bien à parsonne a n’m’est point complétmint égal. J’y pinse. A m’décatouille.» Cependant, cette démangeaison ne saurait être synonyme de renfermement. Il déclare vouloir partager son picard avec ses nombreux voisins, tout en conservant ses racines ici, en Picardie. La portée symbolique de la région est incluse dans son propre nom, provenant de la lance, de la « pique », portée par les tous premiers soldats originaires de cette contrée au moyen-âge. Gadrouille envisage de ressortir l’arme de ses ancêtres pour aiguillonner quelques paires de fesses et faire danser des décideurs peu avertis de la cause régionale. Le tout est dit avec humeur et humour, ce qui permet de se faire mieux comprendre, parfois…
Travail, santé et amour en picard
La nouvelle rubrique « Din chés planétes » alias l’horoscope picard figure en page 2 de Ch’Lanchron . Ce trimestre, les natifs de Ch’Vavèr (le crabe ou cancer), de Ch’Ion (le lion) et de Chol Vièrge (la vierge) ont quelques raisons de consulter les oracles ! Argent et travail, affaires de cœur, et santé sont scrupuleusement prédits… à la sauce picarde évidemment !
Le picard amoureux
Un long message, sur le mode des courriels, a été adressé à la rédaction. La Valéricaine Anne Mancaux a en fait imaginé et conçu une déclaration d’amour qui mêle la chronique familiale, la chance et une certaine forme de réalisme. Jeanne Delleune s’adresse ainsi à Rnlt@Béméeu. Elle lui retrace les probables rencontres que leurs parents, grands-parents et autres aïeux auraient pu avoir… mais le sort n’en a pas décidé ainsi. Et ce sont eux, Jeanne et Renault, qui sont à présent destinés à unir leurs deux vies. En bâtissant son texte, l’auteure a rythmé son texte avec des monologues qui sont autant d’éléments d'explications et de suspens. La réponse au courriel fictif ne nous est pas parvenue… L’aurons nous dans le prochain numéro ?
Les amours picardes et tumultueuses, épisode n° 1
La batelière de Cléry, est bien maligne ! Dans un conte issu de la tradition orale, elle repousse les avances pressantes de deux moinillons… L’honneur sera sauf. Si le thème n’est pas expressément inédit, c’est davantage l’origine de ce récit retrouvé qui est mystérieuse. La rédaction de Ch’Lanchron a en effet mis la main sur une plaquette qui serait datée de 1912 (environ), anonyme, et proposant « Deux contes à rire » écrits dans deux picards différents : l’un viendrait du Vermandois, le second du Sud-Amiénois. Difficile de deviner d’autres détails à la simple lecture de cette rare publication qui n’est pas référencée dans les bibliographies universitaires.
80 ans résumées en deux pages de BD.
Les enfants d’avant guerre affichent aujourd’hui allègrement leurs 80 ans. C’était hier… pourrait-on dire, mais pourtant que de changements ! Alain Vigneux (Beaucamps-le-Vieux, 80) a proposé le texte, le dessinateur Jean-Bernard Roussel a composé la bande dessinée. Sur le mode BD. avec texte sous le dessin, ponctué de quelques bulles pertinentes, le récit distille l’inventaire des évolutions qui sont apparues depuis les années 1930. De l’arrivée des congés payés au GPS, de l’alunissage de l’Homme à l’intrusion de l’ordinateur dans la vie quotidienne… la liste est longue. Le vocabulaire contemporain est aussi le reflet de ces mutations. « Chés puches » et « chés seuris » d’hier ne sont plus les nôtres, de même que les « tablettes » ne sont plus toutes en chocolat. Loin s’en faut ! Deux pages, douze vignettes, et une bonne dose de lecture au deuxième degré vous feront apprécier un monde de modifications d’où seul le picard semble sortir intact, avec une certaine sérénité résumée dans l’ultime réflexion : « Os nos ragripons à chés branques pour suire él progrés. Des foés, ch’est un molé dur, mais os sonme fin hureux d’y arriver.».
Les tumultueuses amours en picard, épisode n° 2
Jehan Vasseur (Nibas) nous amène en Angleterre. Là-bas, c’est un perroquet qui observe les ébats de la maitresse de maison avec « sin galant », autrement dit, son amant. Le volatile qui ne manque pas une leçon, participe ensuite aux rapprochements conjugaux dans un concert de « romionneries ». La langue picarde traite cet épisode cocasse avec finesse et jeux de mots sans équivalents. Il vous faut lire dans le texte tout ce récit pour connaître le dénouement de cette série de roucoulades !
Les Picards amoureux du picard
Au fil des pages du trimestriel, plusieurs clins d’œil de la rédaction (ou de lecteurs du journal) ont observé la présence de la langue picarde dans la vie quotidienne régionale. Ici, à Vaudricourt (Somme), toute une série de pancartes émaille les allées d’une résidence ; là c’est le programme du festival de musique classique de Saint-Riquier qui est traduit en picard à la demande du directeur musical ; ailleurs, ce fut la chaîne locale de France 3 Picardie qui s’est jouée de ses téléspectateurs le premier avril pour feindre d’annoncer la diffusion du journal régional en picard dès la rentrée. Ces micro-événements se font désormais assez fréquents. Ils sont le témoin de l’intérêt pour la langue locale, comme de la réelle vitalité du picard.
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