Ch’Lanchron 143
Parution : avril 2016
Prix de vente : 3,50 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 143
• Édvant d’écmincher : ch’picard au Sénat (éditorial)
• Pierrot et pi Héloène (suite de la chanson arrageoise de 1815)
• Couleurs éd no poéyi (poème de Edwige Fontaine)
• Boin temps (d’après Théophile Gautier, par Jean-Luc Vigneux)
• Is nn’ont plein leu bouque éd leus « Heuts d’France » (reportage)
• Pu qu’a vo pu qu’a s’ramonchèle (article)
• « La Picardie » qu’al coule (clin d’œil à l’histoire)
• Nous, o n’ons point honte d’éte picards (dialogue de ch’Dur et pi ch’Mo)
• La Baule-Dakar (article de presse)
• Lette adréchèe à Monsieur Xavier Bertrand (Bertrand Cocq)
• Chés caquetoéres (dialogue, Jean-Paul Champion)
• A fro deux-chint-chinquante ans (bande dessinée, Jean-Bernard Roussel)
• Fini l’belote (Francis Darras)
• Des catieux d’cartes… (Jean-Paul Champion)
• Pour min Pépé, (Mathieu Maggi)
• Su l’cop (Jean Wattelet)
• Un miraque (Roland Dumont)
• I y o drame et pi Drame (Gérard Labitte)
• Chés jux d’cartes dérouflès (Alain Leriche)
• Chés longues séries d’innui (Jean-Luc Vigneux)
• Conme éch catieu d’Bofe ! (Patrice Damay)
• Mélie (Janine Hanocq Lenne)
• Chés afolés de l’Guerre (Léon Goudallier)
• Ch’étoait in Quatore… (article)
• Éne lette pour éch Paradis d’chés Picardisants (Micheline Waquet)
• À vous d’vir, achteure ! (jeu littéraire)
• Ch’picard i s’épénit au boin temps ! (annonces)
• Bélge, éj sus gramint bélge (Jean-Luc Vigneux)
• Os éte din chés Heuts d’France (dessin de presse, Jean-Bernard Roussel)
• Madame Duvivier, os cantoète ?… (article)
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La nouvelle photographie du jeu littéraire
est en ligne sur le site de Ch’Lanchron
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Libre et franc picard
Le picard a été entendu au Sénat ! À la demande des parlementaires picards, une séance de travail a été organisée le 27 janvier dernier. Et c’est surtout la vitalité de la langue picarde qui a été mise en exergue. En effet, un an plus tôt, Ch’Lanchron publiait un numéro spécial dans l’immédiate suite des attentats parisiens. Cette réactivité de notre langue régionale vis-à-vis de l’actualité est sans équivalent. La capacité du picard à exprimer son émotion n’est plus à démontrer. Cependant c’est autour de la rapidité d’expression et de la pertinence des propos ou des dessins de presse publiés dans Ch’Lanchron 137 que les parlementaires souhaitaient débattre.
La défense de la liberté d’expression, interpelle les « Francs Picards » du XXIème siècle qui s’expriment dans Ch’Lanchron. Une illustration de cette pertinence de la langue picarde est par ailleurs lisible en page 15 du trimestriel avec ce texte dédié aux victimes des attentats de mars en Belgique : « Bélge, éj sus gramint bélge ».
Pour revenir à cette matinée d’échange, il a été proposé de solliciter une modification de la circulaire 2001-166 du 5 septembre 2001, afin que le picard soit mentionné dans la liste des langues régionales pouvant bénéficier d’un enseignement dans les établissements scolaires. L’éditorial de ce numéro de printemps 2016 de Ch’Lanchron revient en détail sur cette rencontre au Palais du Luxembourg.
Quelques poèmes et chansons aux couleurs d’ici
Edwige Fontaine (Nibas, Vimeu) ou Jean-Luc Vigneux (Abbeville, Ponthieu) ouvrent la revue avec des vers picards de saison. Les « couleurs éd no poéyi » sont égrenées au fil dune page rimée, car en Picardie tout n’est pas gris ! À Arras, on chantait dans un picard riche de vocabulaire et d’images en 1815. Lors de la procession annuelle, chaque année étaient ajoutés des couplets d’un dialogue amoureux. Ch’Lanchron édite cette complainte mythique, et nous permet d’apprécier la qualité d’une langue aujourd’hui trop souvent affadie en terre artésienne.
Les Hauts et les Bas de l’actualité
L’intervention au Sénat de l’équipe de Ch’Lanchron et de l’Agence pour le picard a été estompée ces dernières semaines par la dénomination des nouvelles régions, notamment de la nôtre. Le choix retenu s’impose comme une négation de la Picardie. Son nom disparaît. Son territoire administratif se résume à quelques appellations sporadiques… ce sera ici en « Picardie maritime », ou là en « Wallonie picarde » de Belgique. Cet effacement délibéré n’a pas l’heur des tenants d’une Picardie à l’histoire plus que centenaire. De la nation picarde de la Sorbonne (1257) aux frontières de la province de Picardie, jusqu’aux limites du Domaine linguistique picard, puis au bornage d’une Région Picardie (parfois expliquée avec difficultés aux confins du Valois ou de la Champagne…) le terroir picard ne cesse de diminuer… d’és ramonchler, comme le montre Gadrouille (dessiné par Jacques Dulphy) sur les cartes illustrant un long article revendicatif du rédacteur en chef de Ch’Lanchron, Jean-Luc Vigneux. À lire et à méditer !
La Picardie coule !
Ce naufrage de « La Picardie » arrive en clin d’œil à l’actualité. Déjà en 1882, un premier navire portant le nom de la région avait sombré. Puis un autre bateau-citerne en janvier 1940. Et encore un voilier de compétition en 1983. Si ces bateaux « Picardie » ont coulé, leur identité s’en est toujours relevé. En sera-t-il de même pour le nom de notre région ? Les Picardisants le souhaitent ardemment.
Bientôt une BD sur le Chevalier de la Barre
En écho aux débats sur la laïcité, Ch’Lanchron a posé dès son premier numéro (avril 1980) une pierre incontournable : le supplice du Chevalier de la Barre, dernier condamné en France pour motif de blasphème. La cause avait été défendue, entre autres, par Voltaire. Les faits reprochés s’étaient déroulés à Abbeville. Le martyre de François-Jean Lefèvre s’y déroulerait aussi. Supplicié en place publique à l’âge de 19 ans le 1er juillet 1766, un pavé et un monument rappellent cet événement désormais vieux de 250 ans. Cet anniversaire symbolique sera marqué par la publication en juillet prochain d’une bande dessinée signée de Jean-Bernard Roussel. Un numéro spécial est en préparation. Celui-ci est annoncé par une planche pleine page du même auteur-dessinateur, dans Ch’Lanchron 143. Une numéro assurément historique que nous ne saurions manquer à sa parution.
Mélie
Entre souvenirs et nostalgie, le récit de Janine Hancoq Lenne, nous décrit avec pertinence la vie de Mélie, une de ses aïeules. Gestes simples, labeur, courage, et fierté d’élever ses enfants vers une condition sociale meilleure… voilà comment se résumerait la vie de Mélie. Cependant, les mots, les phrases, et plus encore les éléments de dialogues, directs et sans atours sont d’autant plus forts qu’ils sont picard. « Mes fius is sont moaites d’école ! » :
tout est dit là. Dans sa nouvelle, Mme Hancoq trouve le ton juste qui convient aux personnages qui animaient nos campagnes… il n’y a pas encore si longtemps.
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