Ch’Lanchron 144
Parution : juillet 2016
Prix de vente : 3,50 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 144
• Édvant d’écmincher : chés avintures éd La Barre (éditorial)
• À Paris-Montmarte… (articles)
• Jean-Chouo, chfailler d’La Barre (anonche)
• À Adville… (articles)
• Ch’pavè La Barre (article)
• Ch’Groupe La Barre (article)
• « Jacqueline et pi Colos » (4) (chanson arrageoise de 1815)
• Au fin fond (texte libre)
• À no Picardie… (chanson en vers libres)
• Chés Heuts éd France… (poésie classique)
• No « maison d’école » (nouvelle)
• Quiques Rolandries (humour)
• Tcheue d’vaque (bande dessinée)
• Vir (rubrique et jeu littéraire)
• Éne drole d’histoére (humour)
• Sambor (poésie)
• Bée lo ch’est toute ! (réflexion)
• « Pinard AOC Picard » (rimes)
• Lafleur il o soé (évocation)
• Din chés réclames (réponse au jeu VIR)
• 12 dégrés Chambor (poésie)
• Trop ch’est d’trop (humeur)
• Ch’est à chti qu’i sro ch’pu fouillaque ! (humour)
• Quante o n’o pu qu’ses zius pour braire ! (poésie)
• J’én sais point quoé (traduction)
• Du picard, du picard, pi coér du picard (annonces)
• Ch’étoait in Quatore (rubrique)
• Canchon d’Guerre (chanson)
• À savoér (rendez-vous)
• À vous d’VIR, achteure ! (annonce)
• Ch’ratro à Gadrouille (proverbe picard)
• Liries (articles et annonces)
• Chés clognons à Gadrouille (reportage et calendrier d’été)
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La nouvelle photographie du jeu littéraire

est en ligne sur le site de Ch’Lanchron
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La pluie et le beau temps
Quand la langue picarde parle de la pluie, c’est en poésie ; quand elle parle du temps, c’est au présent. Le présent de la Picardie, c’est une disparition.
Disparition de son nom… programmée depuis les Hauteurs de France, et mal digérée à Feuquières (Vimeu serrurier) ou à Moreuil (Santerre). Le premier, Manu Guerville envoie ses rimes libres, crée un vocabulaire, invente un refrain « Pipons, pipe !… » pour déclarer sa passion à cette terre de Picardie qui l’a vu naître. Le second, Jacques Defolie, enrage, pleure, rejette en vers classiques une dénomination qu’il ne comprend pas. « Chés Heuts éd France » font encore couler de l’encre picarde.
La disparition
Autre disparition, celle du visage du dessin qui fait la Une de Ch’Lanchron 144. Gadrouille, l’éditorialiste, reste suspendu devant un improbable tableau du XVIIIème siècle. La lecture de son article d’entame de la revue nous explique… Cette « brongne » aurait dû être celle du chevalier de La Barre. Mais voilà 250 ans qu’était supplicié en place publique, à Abbeville, un jeune homme de vingt ans, accusé de n’avoir pas salué une procession religieuse. Victime de l’intolérance d’un autre temps, Ch’Lanchron conjugue au présent cette page d’histoire. Il est aisé de lier l’actualité des derniers mois à la condamnation du chevalier de La Barre. Au-delà du symbole de la liberté de penser, c’est toute une joie de vivre qui est ciblée quand la jeunesse est attaquée. Jeunesse de tout âge, jeunesse de comportement, d’insouciance ou d’indépendance. Ainsi, en ce 1er juillet 2016, l’édition de Ch’Lanchron 144 est conjointe avec celle d’un numéro 145 exceptionnel : la bande dessinée « Jean-Chouo » imaginée et réalisée par Jean-Bernard Roussel est publiée et adressée aux abonnés. Le numéro 144 présente pour sa part un dossier complémentaire à cette BD, où sont présentés les principaux monuments et lieux de mémoire associés à La Barre. Paris-Montmartre ou Abbeville illustrent cet article. Gadrouille a discrètement déposé une simple rose au pavé La Barre , là où le chevalier frondeur a été exécuté en 1766.
Mélie Le picard littéraire
Jean Leclercq (Bienfay, Vimeu rural), qu’on ne présente plus, offre à Ch’Lanchron un de ses textes les plus sensibles et les plus personnels. Il évoque avec pudeur dans « No maison d’école » la disparition de sa mère alors qu’il était encore garçonnet. Une rare photo de l’enfance heureuse accompagne un récit émaillé de résonances littéraires entre Alain-Fournier ou René-Guy Cadou et les refrains joyeux de Charles Trénet. La guerre, la seconde cette fois, est là, toute proche. Puis violemment présente. Dramatiquement sanglante, dans les yeux et la mémoire ineffaçable d’un enfant qui aura toujours dix ans.
Quelques belles signatures sont au sommaire de Ch’Lanchron 144. Jean-Luc Vigneux (Abbeville, Ponthieu), dans une série de phrase posées en boucles, nous promène au fin fond… d’une armoire, de la mémoire, d’espoirs, du savoir. Texte à dire, texte à réfléchir.
Une poésie inédite de Jules Dufrène (Wathiéhurt, Bassures de Cayeux) nous est proposée en page 13. Il s’agit là d’un des tous derniers textes de Ch’Baron d’chés Bassures à qui un hommage sera rendu en sa commune d’adoption, Arrest (80) où il fut une maristér apprécié de plusieurs générations d’élèves.
Jean-Bernard Roussel nous offre, sur un ton très comique, une de ses planches de BD dont il a le secret. la mise en scène du dialogue entre Mèrgrite (la vache) et son patron, pimente d’une pointe de fantaisie herbagère les pages de Ch’Lanchron 144.
Le picard centenaire
Le présent de la Picardie passe par la célébration du centenaire du déclenchement de la Bataille de la Somme. La pertinence d’une langue régionale, ancrée dans son terroir, fut également celle manifestée par Louis Seurvat (Ailly/Noye, 80). L’auteur picardisant avait écrit et vendu au profit des victimes de guerre, le texte d’une « Canchon d’guerre » créée en mai 1915. En cette circonstance, comme en bien d’autres auparavant ou depuis, le picard a réagi en direct. La rubrique « Ch’étoait in Quatore » publiée depuis deux ans par Ch’Lanchron, extrait des archives et de l’oubli des témoignages exprimés en picard écrits pendant le premier conflit mondial. Relire aujourd’hui ces témoignages c’est faire montre de mémoire, et n’a rien de passéiste.
Entre les rubriques habituelles de Ch’Lanchron comme les liries ou le jeu vir (qui accueille toujours de nouveaux participants… avis aux amateurs !), nous prenons note des rendez-vous picards qui abondent en cet été 2016. Le calendrier de Ch’Lanchron annonce des soirées picardes tout au long des semaines à venir, jusqu’en octobre. Preuve que la langue sait rencontrer son public à l’oral comme à l’écrit.
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