Ch’Lanchron 155
Parution : octobre 2018
Prix de vente : 3,50 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 155
• Édvant d’écmincher (VIGNEUX Jean-Luc)
• Sans papieu… (FONTAINE Edwige)
• Mi qu’j’ai tours tè sans moaison (DUHAYON Serge)
• J’avoés troup faim ! (CRINON Yves-Michel)
• Chés catimurons (VIGNEUX Jean-Luc)
• Mutoéle (DOMINOIS Michel)
• Fernand Tacel (VIGNEUX Jean-Luc)
• Ch’est la rintrèe à mon chés PPV ! (VIGNEUX Jean-Luc)
• Métieu : mourleu (LECAT Alain)
• Nor; éch village in picard (VIGNEUX Jean-Luc)
• À vous d’vir, achteure !
• Ti Fred (VIGNEUX Jean-Luc)
• Chl’érèque (ROUSSEL Jean-Bernard)
• Élçon d’maths (FOY-FOUNÉ Danielle)
• D’où qu’ch’est qu’al est chl’hypoténuse ? (ESNUS Yves)
• Chés aréoplanes is trach’té des chillons din ch’ciel (DAMAY Patrice)
• Ch’est seulmint chés honmes qu’is foait’té des traits tout droét (VIGNEUX Jean-Luc)
• Chés pilotes d’aréos ch’est des as ! (DARRAS Francis)
• Il est ti coér temps ? (DUMONT Roland)
• Ch’pilote d’échl aréo il o té foaire ésn intrainemint (LERICHE Alain)
• Reuver pis voéyager (CHAMPION Jean-Paul)
• Tutur, éch fiu Batisse (LABITTE Gérard)
• Éj m’in vos t’foaire bieu (DEVISMES Marius)
• Canchon d’chés réfugiés
• Ch’étoait in quatore… (VIGNEUX Jean-Luc)
• Liries (VIGNEUX Jean-Luc)
• Acoutries (VIGNEUX Jean-Luc)
• Jacqueleinne et pi Colas - L’fète d’Arra d’1817 ()
• Chés rolandries (DUMONT Roland)
• Un oésieu rère (ROUSSEL Jean-Bernard)
• À ch’magré Monde (DULPHY Jacques)
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Enseigner le picard
La place du picard dans le cursus scolaire ou universitaire a toujours été précaire. Jamais officialisé, jamais exclu non plus, le picard demeure présent en milieu scolaire. Bon gré mal gré, selon la bonne volonté des enseignants, leur engagement, et l’implication des élèves volontaires, on rencontre ici une expérience pédagogique, là un stage, ailleurs un club. Mais s’il est un lieu emblématique où la langue picarde a constamment tenu bonne place, c’est bien à l’université de Picardie. Depuis un demi-siècle, sans cependant qu’il y ait jamais eu de véritable chaire de picard, il s’est toujours tenu un enseignement de picard, facultatif certes, mais suivi par quelques dizaines d’étudiants chaque année. L’éditorial de Ch’Lanchron 155 s’ouvre sur la crainte de voir s’évanouir cet éveil au sein des études supérieures pour la langue et la cultures picardes dès cette rentrée 2018… Les associations, les professeurs, et la presse se sont emparées de ce dossier fragile sans tarder. Ch’Lanchron se joint à tous les acteurs de l’identité picarde (désormais bien diluée au sein d’un grand district administratif), pour revendiquer et défendre ce droit au picard d’être et demeurer présent dans son université de Picardie. « Vive éch picard durmort ! » crie Gadrouille, l’éditorialiste de la revue.
Une disparition chez les Picardisants du Ponthieu et du Vimeu
Le trimestre dernier, Ch’Lanchron 154 annonçait le décès de Marc Sellier. Cette fois-ci, ses amis Picardisants pleurent Alain Lecat alias « Fernand Tacel ». Vimeusien de souche, Alain Lecat était l’ami proche de Marc Sellier. Ils partagèrent de précieux moments durant leur jeunesse, puis ils se retrouvèrent grâce à la langue picarde, au sein des « PPV » chaque mois à Abbeville, à mi-chemin entre Vimeu et Ponthieu.
Tant l’un, Marc Sellier, fut adepte de la poésie rimée, tant l’autre, Alain Lecat, fut un narrateur en prose. Il laisse un ensemble inédit de ses souvenirs (« Chés ramintuvries ») rédigés en une trentaine de chapitres. L’un d’entre eux, lié à sa formation initiale d’ouvrier fondeur de métaux, est repris intégralement. Les illustrations de la main de l’auteur permettent de comprendre le vocabulaire technique détaillé des outils Leur fonction est ensuite précisée pour chaque étape du moulage des pièces de fonte, spécialité des industries vimeusiennes. Le texte n’est pas dénué de conseils de prudence pimentés d’une pointe d’humour pince-sans-rire, qui était la marque de fabrique de Fernand Tacel.
L’humour de Roland Dumont (Hallencourt) qui ne cesse de nous surprendre avec ses Rolandries, comme celui de Marius Devismes (Saigneville); ou les traits de dessins de Jean-Bernard Roussel (Amiénois) égayent les pages de Ch’Lanchron 155. Le sel picard donne à des récits du quotidien, un relief apprécié des connaisseurs sans qu’il leur soit indispensable de se prévaloir d’un doctorat ès picard ; une simple initiation, une ouverture d’esprit et une frouette (une miette, pour les non spécialistes) de curiosité suffisent à aimer le pays quand il s’exprime avec la langue d’ici, reflet de la pensée d’ici. Qu’on se le dise : le picard a toute sa légitimité à s’exprimer en son Université de Picardie !
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