Ch’Lanchron 162
Numéro spécial : « Ch’coéchon »
Parution : juillet 2020
Prix de vente : 3,50 €
Directeur de publication : Jacques Dulphy
Rédacteur en chef : Jean-Luc Vigneux
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Le contenu de Ch’Lanchron 162
• Ch’coéchon (éditorial) Jean-Luc Vigneux
• À no moaison on a tuè un pourchau (chanson traditionnelle)
• Chés 40 ans d’ages à Ch’Lanchron (article) Jean-Luc Vigneux
• Éne Rolandrie (histoire) Roland Dumont
• Des pronnes (bande dessinée) Jean-Bernard Roussel
• Tueu d’coéchon (ouvenir) Norbert Bardoux
• O n’voéyeu point l’bétail ! (histoire) Christiane Rouard-Hénin
• J’aime gramint miu innhui (article) Edwige Fontaine
• Un drole dé cochon (histoire) Alcius Ledieu
• Éch dixième cochon (histoire) Alcius Ledieu
• Éj nin peux pu, arréte ! (pème) Jean-Luc Vigneux
• Paur piot coéchon (poème) Roland Dumont
• J’m’érpose un molé (monologue) France Devismes
• Chl’habillè d’soèe (souvenir) Patrice Damay
• Ch’coéchon d’bous (poème) Alain Leriche
• Ch’ju d’Tchoutchou (jeu picard) Danielle Foy-Founé
• Cha m’rinvérse (poème) Yves Esnus
• Pourquoé point ? (poème) Jean-Paul Champion
• Chés inseignes (souvenir) Gérard Gourguechon
• O tue no coéchon jeudi (récit) Lucien Freté
• I feut minger du coéchon (dialogue) Jacques Dulphy
• Mèrmitonnerie : L’catchuse (recette de cuisine) Marius Devismes
• Mèrmitonnerie : Éch boudin picard (recette de cuisine) Jean-Luc Vigneux
• Des cacheux comme cho ! (histoire) Fernand Pruvot
• Éch gouret (histoire) Maurice Thiéry
• Un couchon à louis d’or (histoire) Maurice Thiéry
• Un éfant sans oreilles (histoire) Anonyme
• Jean Wattelet et pi Roland Dussaussoy (nécrologie) Jean-Luc Vigneux
• À vous d’Vir, achteure ! (article) Jean-Luc Vigneux
• Él tripa (poème) Marius Devismes
• Ch’est un muche-musieu (dessin de presse) Jean-Bernard Roussel
• Ch’coéchon din Ch’Lanchron (article) Jean-Luc Vigneux
• Ch’clognon à Gadrouille (article) Jean-Luc Vigneux
• Tu pux aller t’louer mon, d’un charcutier (dessin) Jean-Michel Delambre
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Le cochon est dans Ch’Lanchron 162. Ce n’est pas la première fois qu’on parle du cochon dans Ch’Lanchron. Ni la dernière. Mais cette fois-ci, c’est « un vrai temps de cochon » à toutes les pages… Puisqu’à lui seul notre animal remplit tout le numéro d’été.
L’animal n’a pas bonne réputation. Il est sale, il fait du lard, il est ronchon. Cependant il est partout dans notre assiette, sur les barbecues, dans les sandwichs. Il est quotidiennement dans nos bouches… quand nous mangeons ou dans nos conversations : être plus bête que cochon, faire une tête de cochon, jouer un tour de cochon, être saoul comme un cochon. Le cochon est au cœur de nos vies. Le pourceau, « le revêtu de soie », la truie, le verrat, le porcelet, qu’on le nomme comme on voudra, le cochon est partout autour de nous !
Le cochon picard ne vit pas caché. Il n’est pas enfermé dans des paquets en plastique, il ne respire pas sous vide, il n’est pas barbouillé de salpêtre, de sucre ou de nitrates. Il n’est pas empoisonné de produits chimiques industriels. Le cochon picard se présente dans du papier sulfurisé, son jambon n’est point rose comme des bonbons artificiels, il a des éclats moirés de jaune, il sent la fumée du feu de bois. Il a la voix d’une charcutière qui offre un morceau de saucisson à l’ail à goûter à l’enfant qui attend, derrière le comptoir, que sa mère soit servie. « Avec les tranches de jambon, il vous fallait autre chose ? »
Bien sûr qu’il crie, le cochon picard. Il braille quand le tueur rentre dans son étable avant de l’assommer. On entend dans les rues les plaintes, les hurlements, les frayeurs et le dernier cri du cochon. Aussitôt étourdi, il sera saigné, grillé, puis brossé, puis fendu en deux et ouvert en quatre. Refroidi, il sera découpé, vidé, démantibulé et préparé comme un roi. Après l’avoir nourri de basse farine, de pâtées, c’est lui qu’i viendra nourrir tout une famille, et leurs voisins, sans oublier le tueur qui repartira avec sa part. Aux heures d’hiver, tripée, pain frotté au saindoux, lard salé, pâté. Aux heures d’été, boudin noir, saucisses sèches, chipolatas et côtelettes.
Le cochon picard de Ch’Lanchron 162 ne déroge pas.
Dans Ch’Lanchron, le cochon crie, évidemment. Il est exsangue, obligatoirement. Il fait pleurer, quand on épluche les oignons, naturellement. Mais le cochon picard rit. Il joue des farces, il est malin, plus souvent qu’à son tour (de cochon). Il fait des cochonneries, de temps en temps. Il en dit, parfois ! Il cuisine. Il s’amuse. Il est roublard. Quand il chante, « y o rien d’pu biau » ! Il est traduit en justice dans les rues d’Abbeville. Il inspire des dictons. Il s’accommode à toutes les sauces, notre cochon picard.
Voilà les cochonnailles 2020 : mangez, croquez, dégustez, les amis ! On ne sait pas qui nous mangera. Bon appétit a toutes et tous !
Gadrouille, éditorialiste de Ch’Lanchron
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