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Chés quate écmins 1982
Rencontre avec Paul Mahieu, le 3 juillet 1982
Chés quate écmins 82

En juillet 1982, « Ch’Lanchron » organisait pour la première fois une série de rencontres, spectacles, expositions et animations entièrement centrés autour de la langue picarde et de ses expressions culturelles sous le titre généraique : « Chés quate écmins » (le carrefour). Soutenu par le « Festival populaire de Picardie », ce festival dans le festival s’est déroulé au Centre culturel départemental de Saint-Riquier (Somme).

Des temps forts ont marqué la première édition de « Chés quate écmins ». Ce fut tout particulièrement le cas le 3 juilelt 1982. En soirée, était programmée la pièce de théâtre « El nouar fouan », jouée par Jean-Pïerre Hennebo, sur un texte de Paul André. Précédemment dans l’après-midi, un échange d’expériences avait été organisé entre Picards belges et Picards de la Somme. « Ch’Lanchron » accueillait en effet Paul Mahieu, l’infatigable animateur de la Section dialectale de la Maison de la culture de Tournai. Son exposé précis sur ses missions et les activités qu’il développait à Tournai ont permis de fructeux échanges. Le sentiment d’une complémentarité autour d’un même discours pour la promotion de la langue picarde a mis sur les rails une émusaltions entre Belges et Picards qui n’a jamais cessé depuis lors.
La présence, parmi le public, de représentatnts des « Picardisants du Ponthieu et du Vimeu » (Aimé Savary et Jules Dufrène) a également montré une belle complicité entre les générations. L’espace géographique du Domaine linguistique picard et l’inscription dans la durée des actions en faveur de la défense du picard sont alors devenus des réalités partagées au-delà de toute frontière spaciale ou temporelle.
Cette journée a également scellé une durable amitié entre les participants. Le picard, c’est aussi une histoire d’amis.
Les échanges avec les Picardisants du Ponthieu
et du Vimeu

Aimé Savary : Pourrais-tu préciser les conditions dans lesquelles vous travaillez ? Vous êtes combien à la Section dialectale ?
Paul Mahieu : On a été 7 puis 5 puis à nouveau 7. Ça a été une chance ces CST. De plus, on n’a pas commencé à la Maison de la Culture mais dans une petite maison où on était en famille. On célébrait ensemble les anniversaires… Et si tous ces jeunes n’ont pas travaillé 8 heures tous les jours, ils ont souvent donné des coups de collier qui leur faisait travailler de 12 à 13 heures par jours au moment où il fallait. On n’a jamais pointé en arrivant… Il y a eu un esprit qui s’est créé.

Jules Dufrène : Comment peut-on expliquer le revirement du gouvernement qui veut supprimer les CST ?
Paul Mahieu : C’est pas spécial pour nous, c’est dans tous les projets culturels. Ils visent maintenant à placer des gens qui ont été chômeurs longtemps, et plus dans le manuel que l’intellectuel. Mais on trouvera sans doute d’autres possibilités, je ne suis pas trop pessimiste. Et puis, il y a tout le courant qui s’est créé maintenant, c’est irréverssible.

À propos de
la chanson picarde

Jean-Luc Vigneux : Le mouvement de la chanson picarde c’est parti avec ton expérience ?
Paul Mahieu : Pas tellement. La Maison de la Culture n’est pas dans le mouvement de la chanson. C’est parti avant que la Maison de la Culture n’ait sa Section dialectale. C’était dans la foulée et on se connaissait tous ; on fait une grande équipe. Il y a un système en Belgique : les tournées « Art et Vie » qui font que quand on peut se faire accepter, et il ne faut pas grand chose, alors un organisateur demande un chanteur, un groupe, une troupe de théâtre pour un prix de 10 000 FB par exemple. L’organisateur paye un quart, la province paye un quart aussi et le ministère paye la moitié. Donc, ça revient à 2 500 FB à l’organisateur moyennant certaines conditions.
Le « patois picard »
dans le Hainaut belge

Jacques Dulphy : Est-ce qu’il a été difficile pour les gens de sortir de l’esprit « du vieux clocher » ?
Paul Mahieu : Oui c’est toujours difficile, surtout à côté d’une grosse tranche de gens, de faire admettre qu’on puisse dire ce qu’on dit maintenant et plus ce qui était dit avant. Mais je sens avec une émission de radio par exemple, on avait peur au début de faire passer des textes qu’on appelle poétique, et finalement, ça passe à la radio, et des gens téléphonent pour avoir les textes écrits. On finit par montrer qu’on peut dire autre chose que la godriolle en patois, que la rigolade… On peut dire autre chose. On peut aussi rigoler encore bien-sûr. Il n’y a rien de tel que le patois pour dire des choses qu’on oserait pas dire en français. Tandis qu’en patois, on se répond (en patois).

Jacques Dulphy : Est-ce que dans les villages à côté de Tournai on dit « ce n’est pas le même picard que chez nous » ? Est-ce qu’il y a une fidélité au parler picard du village ?
Paul Mahieu : Chacun parle heureusement son patois. Par exemple, la CCB c’est la grosse cimenterie, il y a des ouvriers carriers et il vient des gens de tous les côtés. Ces gens-là parlent leur patois et ils ne font aucune concession au patois d’à côté, et tout le monde se comprend. C’est surfait l’idée que les patois sont différents d’un village à l’autre. Du moment qu’on sait les différences, on se comprend. En français aussi il y a des mots qui échappent de temps en temps. Il y a l’accent aussi. Il ne faut pas donner dans le panneau de cet esprit de clocher « mon patois c’est pas celui d’à côté », c’est pas vrai. Sinon, c’est parfois ennuyeux, le Cabaret Tournaisien en est encore à faire son prix chaque année et il faut écrire en tournaisien, donc c’est réservé aux gens de Tournai-ville. C’est dommage. Nous, quand on fait des prix, on dit aux gens « vous écrivez dans votre langage, et c’est à nous de comprendre, c’est pas à vous de changer » et c’est pas difficile, on comprend tout, surtout quand c’est écrit. Quand on le dit, il y a des patois plus difficiles, plus chantants. Mais il ne faut pas un gros effort.
Le patois n’a pas d’abstraction, il va chercher ses images dans tout ce qui l’entoure et c’est ça qui fait aussi la différence entre le patois rocailleux de nos ouvriers de carrière, et il y a trois ou quatre villages où le patois est rude, on le sent, et le patois du village des pépinières où ça chante, on roule les R… à 10 km de là. Et en ville, ils ont perdu beaucoup. Leurs images, c’était la filature, la porcelaine, le travail du fer et on n’a plus ces images puisqu’il n’y a plus cet environnement de la campagne.
Paul Mahieu : Nous venons de Tournai. Tournai, c’est pas plus loin d’ici que d’ici à Tournai. Donc, c’est pas loin. On a fait ça en quelques minutes, c’est pas le bout du monde ! Il faut y venir de temps en temps. Tournai a ça de particulier, ch’est qu’o parle quasiment l’même patois qu’ichi ! C’est du picard. On se comprend très bien. On n’est pas des Wallons. On est des Wallons à Tournai pour la géographie et par la force des choses, mais on n’est absolument pas wallon de dialecte. Le wallon est un dialecte tout à fait différent du nôtre, que nous ne comprenons pas (on ne comprend pas les Liégeois quand ils passent à la télévision et qui parlent vraiment le liégeois). Tournai a fait partie de la même histoire que le Cambrésis et l’Artois pendant très longtemps. Cette histoire est tout à fait différente de celle de la principauté de Liège. On nous attribué une histoire de « Belgique » quand on a fait la révolution en 1830 et qu’on nous a appelé « la Belgique », c’est là sans doute que se situe la frontière des langages.
Le patois a toujours été chez nous plus vigoureux que dans certaines autres régions. Il y a cinq ans environ, quand la Section dialectale a été créée à la Maison de la Culture de Tournai, on a fait une enquête sur Tournai - qui est maintenant devenue, suite aux fusions, une ville et 30 villages, soit 69 000 habitants - en prenant dans les listes électorales (au dessus de 21 ans) une adresse sur 80 (l’échantillon peut être considéré valable). Il y avait des tests de compréhension et des tests de bonne connaissance du patois. On arrivait à environ 42 % de bonne connaissance (c’est-à-dire : 27 à 28 % qui parlaient encore le patois tous les jours ; c’est la langue quotidienne surtout en milieu rural, en ville beaucoup moins). Ceci nous a semblé intéressant et nous a conforté dans l’action qu’on allait entreprendre.

En fait, quand on a institué une Section dialectale, on ne savait pas très bien où on allait. On a commencé par essayer de réunir les gens qui semblaient pouvoir s’intéresser au patois : des conservateurs de musée, des licenciés ayant fait des mémoires sur le langage, etc… On s’est aperçu que c’était pas ces gens-là qu’il fallait aller voir. On s’enterrait dans des questions d’orthographe et si on n’avait pas essayé de concrétiser ces réunions, on en serait toujours à se demander comment il faut écrire le patois. Alors, on s’est donné deux buts. De la recherche, tournée vers le grand public (ne pas mettre des fiches dans des tiroirs mais ouvrir le fichier et dire à tout le monde : « vous pouvez venir randouiller dedans »). De l’animation et de la promotion ; il fallait essayer de se servir de ce qu’on avait emmagasiné et de le redistribuer ; et puis d’aider les gens à faire aussi la même chose que nous pour ne pas rester tout seul.

La chance qu’on a eu c’est que le gouvernement belge, pour essayer de palier le chômage, a créé le « cadre spécial temporaire ». On engageait des jeunes chômeurs payés en traitement plein par l’État à l’équivalence de leurs diplômes (à la première année) pendant un an. On a travaillé pendant quatre ans avec des CSP qui pouvaient nous quitter s’ils trouvaient un emploi. Ça nous a servi beaucoup. Au début, on croyait trouver des licenciés littéraires, mais il s’est avéré qu’on ne les trouvait pas si facilement. Pour engager sept personnes on a pris alors un botaniste, un licencié en biologie mais qui avaient l’air d’être acquis à vouloir travailler au dialecte. Puis on a envoyé notre botaniste et notre biologiste chez les gens pour demander comment on appelait en patois telle ou telle plante, animal, etc… Ils sont revenus en disant : « On peut aller beaucoup plus loin car chaque fois qu’on demande le nom d’une plante on nous dit : Oui, mais in peut faire cha avec ».
On a dépassé le cadre de la recherche dialectale, et en 3 ou 4 mois (tout au début de l’expérience) on avait déjà changé le fusil d’épaule et on avait mené le patois dans le contexte de toute une région. C’est-à-dire, on s’est aperçu qu’on ne pouvait pas dissocier, si on voulait faire les choses convenablement, le patois de tout ce qui se passait à côté. Inmanquablement on allait chez des vieux qui parlaient des concours de pigeons, des concours de chant de pinson ou bien du travail à la carrière, etc… Tout ça c’était intéressant aussi, au même titre que nos recherches de patois. On a élargi notre recherche. Évidemment, ça n’allait pas tout seul avec la Maison de la Culture (en Belgique, la Maison de la Culture a vocation régionale de diffusion des artistes et également quelques ateliers créatifs).
Il n’y avait pas de budget pour nos activités. Il n’y a toujours pas de « crénaux » pour le dialecte dans le budget culturel. Il n’y avait plus rien à Tournai, plus de dictionnaire. Tout avait été brûlé lors de la guerre de 1940. On partait de zéro. Il fallait absolument qu’on aille chercher partout les outils pour former quelque-chose. On était deux animateurs à l’époque, il y en a un qui est parti. Jacques Hénno qui a beaucoup travaillé sans être patoisant, et il s’y est mis.

On a essayé de faire des interviews. On s’est cassé le nez au début parce qu’on envoyait quelqu’un chez les gens avec un micro et il fallait enregistrer. On s’est aperçu assez vite que quand vous arrivez chez quelqu’un avec un micro, il n’est plus le même. Les gens essayaient de parler « mieux ». Il a fallu trouver des combines. Les premières cassettes, quand on les réentend, ça sonne faux. Même l’interviewer est faux. Ensuite, pour aller interroger des gens sur le patois, il faut être patoisant, il faut connaître les patois des villages, les accents, etc… On s’est beaucoup enrichi par des conversations avec des gens. Il faut avoir la mémoire et des fiches dans sa poche et noter rapidement. On a compilé les documents, fait des appels dans la presse. La presse nous a beaucoup aidé. On a eu des dictionnaires (un fichier du patois de Wodecq envoyé par un lecteur, avec la phonétique). On a fait le jeu du « pourcacheu d’meots » dans les deux quotidiens locaux. Ça semblait bien. On demandait d’envoyer le plus possible de noms, de mots patois de son village qui commencent par A, G et T, par exemple. On s’est aperçu que les réponses ne valaient rien car des gens inventaient des mots, les orthographiaient de deux façons différentes, etc… Et ce n’était pas très enrichissant au point de vue documentation.

Dans les études qu’on a faites, on a participé à la recherche de noms de rues. Avec les fusions, il y a eu à Tournai 12 rues du Château, 18 rues de l’École, etc… Il a fallu rechercher d’autres noms pour les rues qui avaient double emploi. On a été chargé par l’échevin des fusions de trouver des nouveaux noms de rue. Dès le départ, on a dit : il n’y aura pas de Rue de Monsieur X et plus de Rue des Déportés, Rue des Combattants, etc… mais on veut revenir aux anciennes appellations du terroir. On a eu cette possibilité. Il y a quatre ans que c’est fait, mais ce n’est pas encore sorti à cause des prochaines élections. Ce travail a été fait par un CST qui a mené son étude auprès des gens. C’était plus que le patois, c’était un peu de terroir, autre chose. Quelques exemples : « Rue du Machineu » parce qu’il y avait le « café du machineu », celui qui était sur la locomotive d’une voix de raccordement, au bout de la rue. Aussi, dans un village où il y avait beaucoup de « roquetiers », il y aura « l’Rue des Soilets à daches » (les souliers à clous).

On a essayé avec les écoles. C’était pas facile car les enfants ne parlent plus le patois, du moins pas devant les parents ! Mais ils le parlent sur les trottoirs, à la récréation, etc… et ils l’entendent. Il n’y a rien de tel qu’il entende quelque chose qu’il ne peut pas dire pour qu’il le retienne. Il a là des tas de possibilités. On a essayé au départ par la chanson. C’est comme ça qu’on a le disque « Miraulet et Pimperbole ». On n’a pas voulu revenir à des vieilles chansons traditionnelles, on voulait faire des choses plus actuelles. C’est Brigitte Vancopenolle qui a fait la musique, et avec les paroles, on a fait des chansons pour enfant. Ça a assez bien marché puisqu’on a fait un disque, deux émissions à la RTB à Mons avec ce groupe d’enfants. On a travaillé avec ce groupe d’enfants à Lesdin. Mais Brigitte est partie. Comme elle était CST, on n’a pas retrouvé quelqu’un qui puisse faire chanter les enfants. Voilà une expérience qui est là, latente… on a encore du matériel, les disques, etc… mais pas les chanteurs.

On a parlé beaucoup en Wallonie du wallon à l’école. À Liège surtout, où le liégeois est resté très vivant longtemps et a été écrit beaucoup plus que chez nous le patois. À Liège, il y a des cours de wallon dans les écoles primaires et dans les premières classes du Secondaire. Chez nous, il nous semblait difficile d’enseigner le patois. On n’avait pas les outils pour ça, on n’était pas prêts à le faire. C’es difficile aussi d’aller dire « toute la classe va apprendre le patois » car il y a des gens dont les parents sont de Bruxelles… Il faudrait placer ça en dehors du cadre scolaire (à l’école mais en dehors des cours) et n’y intéresser que les enfants, les parents peut-être, qui en ont envie. On va commencer à la rentrée prochaine. Encore faut-il apprendre le patois comme on apprend une langue étrangère. C’est un problème.

On a commencé par faire des animations. Pour débuter, on a envoyé des lettres à toutes les écoles. On a eu une réponse (sur 60 lettres) qui disait non ! Ça nous a refroidi. On a fait un travail de taupe. On est allé voir instituteur par instituteur, directeur par directeur, un petit peu à la fois. On est alors arrivé à faire sur deux ans une cinquantaine d’animations. Uniquement en allant parler de l’histoire de la langue. On replaçait là le patois où il devrait être. On expliquait que le patois ce n’est pas du vieux français, ce n’est pas du wallon, c’est du picard. On explique qu’on peut gommer les préjugés de vulgarité, de grossièreté, de banalité, de langage d’ouvrier, etc… Tout ça en 50 minutes, ou 2 heures de cours si on a un peu plus de chance.
Si le professeur a un peu préparé la chose c’est très bien, si la classe est livrée sans préparation c’est difficile en 50 minutes. On est arrivé à avoir sa place et on retourne dans les écoles d’une année sur l’autre. De leur côté, les professeurs continuent aussi. Par exemple, quand on a fait le concours de rédaction poétique en patois, certains professeurs ont donné à choisir à deux classes entre une rédaction en patois (thème libre), qui sera envoyée au concours, et une rédaction en français sur tel thème. On a eu de très bons textes. On sentait que le papa, la maman ou le grand-père était un peu derrière, mais des jeunes ont écrit en patois. Il y a une énorme demande du côté des jeunes, surtout de 15 à 18 ans. Ils se demandent pourquoi on a abandonné le patois, ça va chercher jusqu’à l’économie, la philosophie… Il y en a qui essayent d’écrire. Le pas est à franchir. C’est difficile.

Pour la promotion, on a aidé à l’organisation de soirées dialectales. Au départ, il s’est créé un cabaret à Tournai, « La mauvaise herbe » où on a fait une série de 14 soirées en deux ans. On a eu un nouveau public. On s’est retrouvé entre auteurs, diseurs, poètes. On s’est dit : c’est pas la peine de faire des soirées si c’est chaque fois la même chose que les autres avant. On s’est donné comme consigne à chaque soirée d’arriver avec un nouveau texte ou une nouvelle chanson (ou plus, si possible !) pour pousser les gens à produire. C’est peut-être un bon système car quand on est tout seul dans son coin, on a envie d’écrire. C’est pas pour ça qu’on écrit. Si on a une date fixée, on s’oblige à faire un texte. Je crois que pour les concours c’est pareil. Au départ, j’étais pas du tout pour les concours, les prix… ça me semblait un peu artificiel. Mais finalement, si on a vraiment envie de créer, je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas pour un concours. S’il n’y avait pas eu le prix de théâtre picard, Paul André n’aurait pas encore écrit « El nouar Fouan » et on l’a déjà joué 19 fois…

Les concours, oui ou non ? Je crois qu’il faut essayer d’inculquer aux gens qui vont vous donner des textes que c’est pas uniquement pour gagner de l’argent, mais que c’est surtout pour avoir le plaisir de produire. Si on a un prix, tant mieux. Chaque fois on demande d’être le plus authentique possible et de refléter la vie picarde d’aujourd’hui et ne pas envoyer des textes du style « Ah ! qu’il était beau mon vieux clocher il y a 100 ans et les oiseaux qui chantaient… ». C’est pas la peine, on essaye de faire autre chose.
On essaye aussi d’aider les étudiants à faire des mémoires, des travaux d’école, etc… Ça nous fait plaisir qu’il y en ait de plus en plus. Ça nous donne aussi de plus en plus de travail. Il y a surtout des petits travaux de recherche sur le parler de l’agriculteur de tel village, par exemple. Il y a donc un mouvement. C’est lent mais ça arrive.
Pour les concours et les prix, on a eu au premier concours de poésie 95 envois, ce qui prouve qu’il y a pas mal de gens dans leur coin qui écrivent. On a eu pour le prix de théâtre (une pièce en un acte) 28 envois. C’est pas mal. Il y a dedans des pièces écrites il y a 40 ans, mais on est sûr qu’il y en a au moins quinze qui ont été écrites exprès.

On donne le plus possible d’aide technique aux chanteurs. Micros, matériel leur sont prêtés. On le fait de moins en moins car ils ont leur propre matériel. On a essayé de favoriser des échanges et des rencontres en créant des journées, des semaines… L’année dernière, en septembre, on a fait les journées du livre et du disque régional avec une exposition où on montrait des manuscrits XIIe - XIIIe siècle. On a retracé toute l’histoire du picard, de tout ce qui avait été écrit. Il y avait en plus une semaine d’animation où chacun venait chanter, dire, jouer des pièces. On a mis la structure de la Maison de la Culture à la disposition des amateurs.

Évidemment, on ne pouvait pas parler de création écrite sans passer à l’édition. Ça a été un gros morceau à faire avaler à la Maison de la Culture : « Vous allez éditer des choses que vous n’allez jamais vendre ». Personne ne voulait nous donner de budget. La chance a été d’éditer « Les plantes d’ichi et comint qu’in s’in sert » à moindre frais. On a vendu deux milliers très rapidement et on est en train de vendre le troisième millier. On s’est trouvé à la tête d’un beau petit « écart positif » qui nous a permis de se dire « on ne va pas faire de la poésie sur stencyl, les gens qui écrivent de la belle poésie méritent mieux que ça ». On s’est mis à éditer des brochures bien faites sur du beau papier, chez un imprimeur. Tout ça grâce aux « plantes d’ichi ». Donc, les plantes « cha nourrit sn’homme ». Ça a été un succès moyen, ça ne se vend pas comme des petits pains mais tout de même, ça s’en va. On les vend pas cher non plus.

On a aussi édité des « guides de promenade ». Chez nous, il y a encore des vieilles carrières où on extrayait la pierre en faisant d’énormes trous. Quand on a arrêté, il restait les carrières. Les trous se remplissaient d’eau. Ça faisait des étangs et toute une nouvelle végétation s’est développée là-dessus. La plupart des carrières a été transformée en lieux de pêche ou de chasse et il y a des barbelés autour. Mais on peut encore y aller en s’arrangeant. Il y a là une flore et une faune, c’est calme, on peut s’y promener. On a fait un guide promenade des carrières en donnant des noms en patois. Quand on y va, on raconte aussi comment les gens vivaient, travaillaient (on a encore des vieux fours, plusieurs sortes de fours), comment on est passé du ciment sec à la voie humide, etc… qui intéresse les gens et les jeunes de chez nous.
Le deuxième, c’est un guide de bois. Le seul bois qui est accessible c’est en France, c’est la forêt domaniale de Flines qui est magnifique et peu connue. C’est à 10 km de Tournai. C’est là qu’on fait des classes vertes. On est arrivé à faire des journées avec des classes. On s’est un peu égaré du patois. On l’a mis dans un contexte de recherche, d’amour, de découverte d’une région. En faisant connaître les plantes et tout ce qu’on peut faire avec on arrive à intéresser les gens, non seulement à leur dialecte, mais aussi à leur région.

Dans l’édition, de façon marginale, chaque fois qu’on fait une soirée, on essaye de publier des stencyls et les gens repartent chez eux avec un extrait des textes des chansons et des poésies qui ont été dites. C’est assez facile grâce aux services de la Maison de la Culture. On le donne avec le prix d’entrée. C’est assez important car les gens qui ont entendu des choses qu’ils aiment bien retournent avec et ne sont pas obligés d’acheter un livre.

On a fait un montage audiovisuel sur un conte de Paul André qui raconte l’histoire d’un petit gamin qui fait « queuette » (« faire queuette » c’est faire l’école buissionnière) et qui découvre un peu la vie. Il rencontre un cantonnier, un fermier ; il se fait attaper par les gendarmes, il voit ce que c’est que la justice (il trouve que c’est pas juste !) ; puis on va le rechercher et il revient chez lui. Ça fait une bonne entrée en matière sur les enfants entre 10 et 14 ans. Ça dure une bonne demi-heure. Si on a l’occasion de préparer, en parlant du patois avant, puis on passe le montage. Ça double le volume des questions. Il y a des images, de la musique… c’est autre chose. De plus, le texte de Paul André est excellent.

On a commencé un peu avec des chanteurs puis avec des poètes qui ont essayé de se dire et puis du théâtre. On a ainsi l’Atelier picard. C’est encore assez informe. C’est aussi bien une soirée où on va dire des textes devant vingt personnes, qu’une autre soirée où on joue une pièce puis après on chante, qu’une autre où on va uniquement chanter. C’est selon la demande. L’Atelier picard, jusqu’à présent, c’est plutôt un bouillon de création, y vient qui veut. On ne sait pas encore très bien où on va. Mais on s’aperçoit que plus on en fait, plus on crée et plus on crée, plus on a envie de le dire et que ça fait boule de neige.
Une chose aussi qui peut paraître assez artificielle, c’est que j’ai essayé d’être présent le plus possible. Par exemple, je suis venu ici, je vais aussi à Liège, à Louvain… puis un peu partout pour parler de ce qu’on fait. Ça a l’air prétencieux comme ça, mais je crois que c’est important. Il faut pouvoir se déplacer, créer des échanges et dire aux autres ce qu’on fait, non pas pour se vanter, mais pour essayer de les aider et éventuellement leur dire : « Si vous avez besoin de nous, je reviens et concrètement on réalise quelque chose ».
Avec tout ça, on s’est aperçu tout d’un coup que le dialecte, qui il y a 10 ans chez nous était à l’état, non pas de léthargie, car il y a toujours eu chez nous le cabaret wallon - qui est un cabaret de chansonniers qui font des sketches sur des choses qui se sont passées en ville ; ils faisaient aussi il n’y a pas si longtemps une revue - mais le patois en avait reçu un fameux coup. Il y a une dizaine d’années, on n’aurait pas pu faire ce qu’on fait maintenant. Tout d’un coup, le dialecte est entré de plain pied, non seulement à la Maison de la Culture, mais dans tout ce qui est création régionale. On ne pense plus à une fête qui se dit régionale sans penser aussi à Barbez, à Dussoulier, à l’Atelier picard, à une pièce… On fait chanter les enfants dans les fêtes d’école en patois. Ça ne se serait pas fait il y a dix ans. Il y a là un renouveau. Pourquoi ce renouveau ? Est-ce qu’il faut admettre que c’est une mode ? Je ne pense pas. C’est plutôt une prise de conscience de cette authenticité de ce qu’on est. Être picard, c’est être simplement ce qu’on aurait toujours dû être. On nous a affublé d’un tas de vocables : Wallon, Belge, presque Flamand aussi. Les Liégeois, mais aussi à Amiens il n’y a pas si longtemps, on nous prenait pour des Flamands. Pendant assez longtemps, on parlait le « belge ». On ne s’imaginait pas qu’on avait le même dialecte qu’ici.

Je vais terminer en vous parlant des projets qu’on a. Ça va devenir plus difficile sur les projets de CST : le gouvernement actuel n’en veut plus. D’ici le mois de janvier, je vais me retrouver tout seul comme permanent, et sans ces gens autour de moi qui m’ont tellement aidé à faire tout ce qu’on avait envie de faire, même aussi tout ce qu’ils avaient envie de faire. Ce qu’il fait qu’il y aura peut-être un petit flottement, un petit creu. Mais on est bien parti, et il y a pas mal de bénévoles autour de nous, et ça compte aussi le bénévolat, les gens qui ont envie de faire des choses.

Dans les projets à très court terme, il y a une édition de six fascicules, et je viens d’apprendre que la ville de Tournai voulait bien assurer le matériel de cette édition.
On a eu la chance d’avoir à Tournai le Nord Éclair (qui est un journal français très diffusé à Tournai) et qui nous a donné la possibilité de faire tous les mercredis pendant un an, soit cinquante quarts de pages, une rubrique qu’on a appelé « No patois picard in chinquante épisodes ». C’est en fait un genre d’Assimil. C’est pas un cours. Il y a chaque fois des phrases en patois, comment ça se prononce, ce que ça veut dire et des notes qui permettaient tout doucement de glisser de la grammaire, puis des jeux et des exercices et un dessin de Serge Duhayon à chaque coup. Ce qui fait que pendant 50 semaines il y a eu vraiment un renouveau. Le Nord Éclair est quand même lu par 20 000 lecteurs, il tire à 20 000, c’est quand même pas mal, et là, il y a eu un mouvement qui s’est crée. J’ai reçu des lettres et des lettres de tas de gens qui répondaient aux exercices, qui nous encourageaient. Ça a été aussi une grande chance qu’on a eu.

À partir de ceci, j’ai fait aussi un cycle d’animations avec des gens qui venaient de tout bord, largement adultes, pas tellement de jeunes, d’étudiants. J’avais imaginé de prendre deux leçons à la fois, ça faisait un cycle de 24 animations et au bout de 24, on a continué parce qu’on était arrivé à la moitié et puis finalement, on a fait le tour en 56 animations. Un lundi sur deux, des animations de deux heures à peu près. Ça a été formidable parce que tous ces gens-là, qui venaient des villages environnants et de Tournai, ont amené tout ce qu’ils savaient. Ils sont venu pour apprendre des choses, aussi pour s’amuser ; ça a toujours été fort gai. Mais alors, il y a à peu près cinq fois en plus des 50 épisodes qui s’est emmagaziné. On a retravaillé tout ça. On a refait 50 épisodes un peu plus élaborés. Et puis, on va donc passer à l’édition de ceci plus environ 1 500 expressions ou locutions de toutes sortes ; il y aura la grammaire, des notes de grammaire plutôt qu’une grammaire, parce qu’il existe une grammaire que les gens respectent sans le savoir. L’ouvrier qui va boire un apéritif au cabaret le dimanche en attendant « que s’femme a rvienne d’messe », en parlant son patois, il observe des règles de grammaire sans jamais les avoir apprises. C’est inné. Il est né avec, même au point de respecter, ce qu’on ne fait plus en français, la concordance des temps dans le subjonctif, et il le fait sans jamais s’être posé la question de savoir si c’était l’imparfait ou le présent ou le plus-que-parfait. Il y aura un classement thématique de tous les mots, ce qui fait que l’autre qui veut écrire ou qui cherche un terme sur tel ou tel thème, qui se subdivisent en cinquante ou soixante plus petits thèmes. Et enfin, il y aura un « choix de textes », non pas une `logie, mais un choix de textes plus modernes. On commencera quand même par des textes anciens, mais on en viendra assez vite aux textes de maintenant. C’est une édition qui nous demande pas mal de travail. Mais ça résume l’expérience de cinq ans de travail qu’on a fait, et qu’on voudrait bien maintenant redonner ça aux gens, et le moins cher possible. Si la ville de Tournai veut bien nous le faire, il ne sera sûrement pas cher.
Un autre projet à moyen terme, c’est de ne pas rester uniquement à Tournai et d’essayer de faire faire la même chose. Ça commence à se mettre en place du côté de Mons, aussi de Ath au nord de Tournai, et du côté de Mouscron. La projet qu’on a maintenant c’est d’avoir des antennes partout et de refaire un CST régional et non pas local.

Je vous ai à peu près tout dit sur notre expérience. Pour nous, elle est quelque-chose de très stimulant, on sent que ça bouge et que finalement, on a là autour de nous des tas de gens qui ont envie de faire des choses, d’écrire, etc…
On fait aussi une émission en radio libre. Et c’est une émission qui nous donne beaucoup de plaisir. Jusqu’à présent, c’était deux heures par mois et on va passer à deux heures tous les 15 jours. Là aussi on a une réponse du public qui est formidable. Les coups de téléphone n’arrêtent pas pendant les deux heures.
L’école littéraire picarde de Tournai
La Section dialectale (en fait, son titre complet est : Section « Dialecte et tradition locale ») de la Maison de la culture de Tournai a donné une impulsion significative à l’écriture picarde contemporaine. La valorisation d’une forme d’expression en picard moins convenue qui s’éloignait délibérément des chemins traditionnels de la poésie, du théâtre ou du récit en picard, s’est réalisée tant à l’oral qu’à l’écrit. « L’Atelier picard » proposait ainsi des rendez-vous avec le public, au cours de soirées ou d’après-midis au cours desquels les textes lus, récités, chantés ou dits étaient distribués aux spectateurs (sous forme de feuillets libres).
La « Section dialectale », plus institutionnelle, a quant à elle réalisé une collection d’ouvrages qui ont mis en exergue des auteurs devenus depuis plus de trente ans, des classiques de l’écriture picarde en Hainaut belge.
Les deux premiers livres furent « I va vnir in osieau » de Paul Mahieu (de Hollain) et « El gardin des bêtes » de Francis Couvreur (de Pecq) tous deux édités en 1979. L’année suivante, virent les recueils « N’séchu dins l’vint » de Pierre Delancre (natif de Tournai), puis « Raveluques » de Paul André.
Une école de créateurs naquit alors autour de Tournai.
Ultérieurement, d’autres créateurs vinrent compléter la collection débutée à la fin des années 1970. À commencer par le chanteur Pascal Van Moer (de Templeuve), avec son livre « Des goupis dins nos tiètes » (publié en 1987), puis en 1989, Jean-Pierre Hennebo (d’Hérinnes) avec « Mn’ichi à mi ».
Deux anthologies des textes les plus souvent interprétés et réclamés par les spectateurs a également vu le jour. « Parlaches » (en 1984), puis en 1988 : « Textes à dire » (avec des textes de Paul André, Jean-Pierre Hennebo, Paul Mahieu, et Pascal Van Moer).
Jean-Marie Kajdanski (de Wiers) a rejoint cette collection avec son recueil poétique « Marie au blé » (en 1990), puis encore Béatrice Bouret-Spreux (de Tournai) avec « Lés ceux d’ichi » (publié 2006).
Jean-Pierre Hennebo

Regarder Jean-Pierre Hennebo dire « Él grante communieon » lors d’une prestation de l’Atelier picard. Ce texte a été publié dans « Ch’Lanchron » n° 20, en 1985.
Enregistré ici par « No télé » (la télévision locale tournaisienne), avec également les participations de Paul Mahieu et de Serdu
Paul André
(1941-2008)
Fils d’un médecin de campagne, Paul André est né à Bléharies en 1941. Sa carrière de professeur de français a débuté d’abord en Tunisie (pays qui l’a profondément marqué), puis s’est poursuivie à Tournai.
Ses premiers poèmes (en français) sont publiés à Bruxelles en 1977 sous le titre « Du pays alezan » à la même période que son premier recueil de nouvelles (en français également) « Il est permis de rêver ». Son talent est tout de suite reconnu (il obtient le prix Charles Plisnier).
Ensuite, ses pas mènent naturellement Paul André vers la Maison de la culture de Tournai, où il rencontre Nicole, animatrice, et sa future épouse.
Paul André participe à l’« Atelier picard ». Il contribue à de nombreux projets (concours littéraires, soirées spectacles au cabaret tournaisien de « La mauvaise herbe », jeux littéraires, conférences… ).
Ses productions picardes sont éditées régulièrement à partir de 1980. Après « Raveluques » (poèmes picards), vient la bande dessinée (à vocation pédagogique) « Firmin i fait keuète  » dont il a écrit l’histoire et les dialogues, le dessinateur Serdu ayant assuré le graphisme. En 1983 il livre « Agets suivi de Mots à meos ». En 1996 il propose « C’est suivi de Ch’est », où les versions françaises et picardes d’un même texte alternent.
La production picarde de Paul André demeurera marquée par sa toute première livraison, « El noir fouan » (en 1978), pièce de théâtre où le monologue est puisé dans la terre tournaisienne, cette terre « onze hectares, huit ares, quatorze centiares » qui a donné la vie pendant des générations, et que l’autoroute aveugle vient dévorer.
Daniel Barbez
se souvient…
Chanteur et éditeur à Tournai, Daniel Barbez se souvient de son ami Paul André en ces termes…
Autour de nous, les amis en cercle écoutaient religieusement jusqu’à la dernière vibration de la dernière corde. Alors Paul — il avait appris à ménager les silences et à jouer de sa voix — alors Paul enchaînait. « Au noir quart d’heure, elle était là, à se chauffer les pieds contre l’étuve ; à marmonner des histoires de chiens et de loups qui courent sur les chemins d’écluse…» L’émotion était palpable. Nous ne faisions plus qu’un. Impossible de démêler la chanson du poème. Au-dessus de sa tête, je voyais s’ouvrir un grand pays de labours, de labeurs, de femmes et d’hommes.
Éléments de la bibliographie en
français de
Paul André
• Marches d’été (Clapat, 1999)
• Traque d’Eros (Taillis Pré, 2001)
• D’Ambleteuse et d’elle au plus près (Esperluète, 2004)
• Le petit cri têtu du perce-neige (Déjeuners sur l’herbe., 2005)
• À bas bruit, les instants (2007)
• Contes des sages du désert (Seuil, 2007)
• Contes des sages au fil de l’eau (Seuil, 2008)
• Nocturnes (au jour le jour) (Esperluète, 2011)
Archives et réflexions : les autres articles à lire sur lanchron.fr

Depuis 1980, Ch’Lanchron a produit diverses réflexions sur la langue picarde et son expression littéraire contemporaine. Ces travaux ont été rédigés à l’occasion de rencontres entre Picardisants, lors d’interventions auprès de lycéens ou d’étudiants, ou encore pour des communications données dans des colloques universitaires ou lors de journées d’études ou d’échanges. Ils ont pu être publiés ponctuellement dans la presse, mais sont le plus souvent restés inédits.
Nous avons ressorti ces documents de nos cartons d’archives. Nous les livrons à nouveau au public sur lanchron.fr.
Ces différentes informations sont assurément marquées par l’époque où elles ont été réalisées. Malgré une approche parfois partielle ou incomplète, il nous semble que ces textes (qui jalonnent plus de trente années d’activités associatives) éclairent encore l’actualité du picard. Nous soumettons ces « archives » à « votre réflexion ».

Contribution aux « Assises régionales de la recherche et de la technologie en Picardie » (communication d’octobre 1981)
« Chés quate écmins » : conversation avec Paul Mahieu (rencontre en juillet 1982)
Le dialecte aujourd’hui (en collaboration avec la Maison de la Culture de Tournai) (document de 1984)
Que peut attendre le picard de la décision du Conseil des Ministres du 7 août 1985 ? (article de presse d’août 1985)
« Grands Dossiers de Picardie » : le patrimoine linguistique de Picardie (communication d’octobre 1985)
D.R.A.V.I.E.  PICARD : dossier pour le Conseil régional de Picardie (document présenté en novembre 1996)
Existe-t-il une littérature picarde ? (conversation d’avril 1997)
La vitalité du picard (article de 1997)
La langue picarde après un an de présence sur le réseau Internet (intervention au colloque de Marcinelles, septembre 1997)
Y-aurait-il eu un déclin du picard au XIXème siècle ? (entretien réalisé au printemps 2005)
Le picard : « constater, agir, déculpabiliser, transmettre » (communication d’octobre 2006)
La diffusion d’ouvrages en picard : quelle volonté politique ? quelle critique littéraire ? Première partie(16 minutes) Seconde partie (15 minutes) (intervention lors des « Troisièmes journées inter-régionales du picard », Tournai, décembre 2007)

Dernière mise à jour :
23-08-2024
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